Au matin du troisième jour, sur la route du vin…
A l’heure où les premières ondes de chaleur prennent déjà possession de la plaine et des coteaux de grands crus d’Alsace qui entourent Ribeauvillé, la ville protectrice des acrobates et baladins, c’est un groupe en ordre dispersé qui se présente au petit déjeuner. C’est évident, tous n’ont pas bénéficié du même nombre d’heures de sommeil, comme évoqué dans le billet précédent.
Un taxi pour T…urckheim
Si le plaisir de se retrouver est là, déjà perceptible, un autre sentiment, nettement plus contrasté, envahit sourdement plusieurs d’entre nous. Franck est sur le départ. Cohabitent alors la frustration de ne pouvoir partager avec lui cette dernière journée et le ressenti, finalement nettement prédominant, de considérer que cet éloignement-là est une voie ouverte à d’autres retrouvailles, autour de projets communs…
Il n’empêche… pas trop aimé ce taxi qui prenait une direction inverse à la nôtre.
La canicule est annoncée. Raison de plus pour apprécier l’élévation en altitude que le programme nous propose. Ce matin, nous filons droit au nord vers Saint-Hippolyte, pour grimper au sommet des contreforts vosgiens et visiter celui qui, depuis son promontoire en grès rose, domine l’ensemble de la vallée : le château du Haut-Koenigsbourg.
Haut-Koenigsbourg : Une exceptionnelle trace historique
L’histoire de ce château est phénoménale. Des ouvrages entiers lui sont consacrés. Retenons toutefois que c’est en 1147 que mention est faite pour la première fois de l’édifice, censé permettre à une puissante famille de la région, les Hohenstaufen, de se rendre maître des routes commerciales stratégiques qui se croisaient dans la vallée du Rhin. Étaient concernées les routes du blé et du vin (du nord au sud) et celles de l’argent et du sel (d’est en ouest).
Après de nombreuses reprises de possession puis plus de deux siècles et demi d’abandon, l’intérêt pour les ruines de ce fabuleux monument renaît, à la faveur du mouvement romantique. Classé monument historique en 1862, il est enfin racheté par la ville de Sélestat et les projets de rénovation apparaissent. Le chantier, imaginé par l’Empereur Guillaume II en 1899, est gigantesque. Les finitions et achats de collections pour reconstituer l’intérieur se poursuivent jusqu’en 1918. Un an plus tard, la France devient propriétaire des biens de la couronne allemande et obtient le Haut-Koenigsbourg.
L’édifice, accroché à son éperon rocheux de 755 m, est aujourd’hui la propriété du Conseil Général du Bas-Rhin. Les rénovations sont en cours d’achèvement. Une semaine après notre passage, le donjon sera libéré de ses échafaudages, laissant apparaître le visage abouti d’un joyau architectural qui est un des sites les plus visités de France.
La visite libre se déroule dans la fraîcheur salvatrice inhérente à l’altitude et à l’ombre des remparts. Se succèdent alors salles, puits abyssaux, cours et jardins intérieurs, escaliers, chemins de ronde et points de vue coupant le souffle. Nous plongeons dans le passé, par la grâce d’une fabuleuse rénovation, effectuée dans le respect total de ce qu’était l’édifice au 15ème siècle.
Les heures légales d’immobilisation du car nous ont mis en retard. Le repas gastronomique à rallonges de la veille n’y est pas étranger. Il faut donc déjà passer à l’étape suivante…
Parmi les membres du groupe, quelques-uns ont conscience de l’embuscade qui les attend là, tout en bas, au pied du massif, dans un domaine viticole vraiment pas comme les autres. Et puis, cela n’aura échappé à personne, je consulte fréquemment mon cadran de montre, sachant trop bien que cette dernière journée n’en est qu’à ses balbutiements. Alors, je pousse, je tire, l’air de rien mais quand même, m’improvisant voiture balai d’un peloton qui prend son temps, dans le dédale de couloirs et de salles.
Nous sommes attendus par un couple de vignerons qui mérite tant d’être mis à l’honneur. Il me tarde de les retrouver et d’observer les synergies qui vont inévitablement se mettre en place avec mes ouailles.
Le Domaine Klein Aux Vieux Remparts
Jean-Marie et Françoise Klein, vignerons-œnologues, ont établi leurs quartiers à Saint-Hippolyte, village le plus septentrional du Haut-Rhin. Leur réputation est acquise depuis longtemps ; elle s’appuie sur le haut niveau qualitatif de leurs grands vins blancs secs mais aussi sur la quintessence de pinot noir qu’ils tirent de leurs terroirs du village.
Saint-Hippolyte et la commune voisine de Rodern ont été les premières entités en Alsace à se faire connaître pour ce cépage, dont on approvisionnait déjà l’hôpital de Strasbourg en 1631. Il est d’ailleurs envisagé de classer en Grand Cru le fameux Gloeckenberg, ce qui serait une première pour le seul représentant rubis de la région.
Si les vins rouges du domaine répondent de manière ferme et vibrante à l’adage qui tente d’imposer l’idée que l’Alsace ne sera jamais un grand terroir pour le pinot noir, c’est avant tout à trois cépages remarquablement portés par le travail de Françoise et Jean-Marie Klein que je souhaite rendre hommage.
A ceux qui pensent que le muscat se cantonne dans un registre aromatique limité, qu’il ne peut en aucun cas affronter sereinement l’avenir, que les bouches qu’il propose sont ventripotentes et plantureuses, voire écœurantes et enfin qu’à table, il n’est destiné qu’à accompagner les asperges, je conseille ceci. Prenez rendez-vous avec la maîtresse de maison (le mot est faible) au domaine. Cela m’épargnera les longs paragraphes que je pourrais y consacrer.
A tous ceux qui considèrent que le riesling, ce Seigneur de l’Alsace trop peu respecté par tant de domaines ayant des actions dans les raffineries de sucre, se limite à un visage trop acidulé que seule la douceur de la saccharine peur nuancer, qu’il ne s’exprime que dans quelques agrumes qui se « pétrolent » au cours du temps, et qu’en dehors de la choucroute, son usage épicurien est limité, je réédite le même conseil.
Enfin, je renverrais à la même adresse tous ceux qui affublent le gewürztraminer du visage réducteur de l’épaisseur, de l’empâtement et d’une violence d’arômes qui ne permet aucune distinction. Même sort aux béotiens qui imaginent qu’il ne calme ses ardeurs qu’avec un taux non négligeable de sucre résiduel et ne s’accommode que de la présence d’un munster ou de la cuisine asiatique.
Vous aimez les vins ciselés, nets et francs, lents à se faire, les vins qui jouent à cache-cache, ne livrant qu’au fil du temps la complicité qui unit leurs marques variétales et les terres qui leur ont donné naissance ? Vous êtes en difficulté avec les artifices et préférez aller droit au but, même si le chemin est long et met à l’épreuve votre patience ? La production du couple Klein devrait vous plaire.
Pour la parfaite information de chacun, 2012 est le dernier millésime vinifié et mis en bouteilles par le domaine. A partir de 2013, la vigne y sera toujours cultivée et le raisin vendangé mais les récoltes seront vendues à une autre propriété.
Écoutant Françoise Klein nous expliquer ce choix résolument orienté vers les années qui se profilent, d’un ton assuré ne parvenant toutefois pas complètement à voiler une certaine émotion, les mots de Paulo Coelho me sont revenus : « Vous devez clore des cycles, non par fierté, par orgueil ou par incapacité, mais parce que ce qui précède n’a plus de place dans votre vie. Cessez d’être ce que vous étiez et devenez ce que vous êtes… »
Pour autant, l’aventure ne s’achève pas là, nos hôtes du jour ayant conservé depuis plus de 40 ans un stock impressionnant de flacons, qu’ils comptent présenter à tous les passionnés qui leur rendront visite. C’est l’histoire d’un domaine, d’une famille, d’un esprit de travail. C’est aussi l’histoire de vins qui sommeillent parfois depuis si longtemps et que nous allons sortir de leur lente et profitable torpeur, au gré de nos envies.
La dégustation
Le schlossreben n’a pas (encore) eu l’honneur d’un classement en Grand Cru. C’est pourtant un fabuleux terroir pour le riesling et le gewürztraminer. C’est vers lui que mon choix tente de se porter pour la description d’un vin du domaine. Un choix cornélien.
Après avoir pris connaissance du menu du jour et entendu les préliminaires d’usage distillés par nos deux œnologues, le tour d’horizon de la production du domaine peut commencer, chacun ayant rapidement compris que des extensions gustatives sont à tout instant envisageables. Parmi les nombreux crus dégustés au cours de cette mémorable après-midi, voici mon coup de cœur. Ceux que vous auriez tout aussi bien pu voir apparaître dans ce billet sont l’ineffable Muscat 2012, une fleur printanière irrésistible dans un champ d’herbes sèches ou le remarquable Pinot Gris « Burgreben », en démonstration de gelée de coing et d’épices douces, qui « titille les genoux tellement il est bon »…
Riesling Schlossreben 1995
Ce vin est une parfaite illustration de la capacité du riesling à monter en intensité et complexité au fil de son vieillissement. Pour ceux qui savent se montrer patients, la finesse naturelle et la densité d’expression d’un riesling mature sont inégalables. Beaucoup considèrent ce cépage blanc comme le plus grand en terme d’élégance et de capacité à rendre dans le vin les secrets du sol.
Sous un abord doré intense et lumineux, la robe annonce la couleur… Si le bouquet reste sur la réserve à l’ouverture, c’est pour mieux s’ouvrir ensuite, offrant une parfaite harmonie entre ses composants fruités (agrumes frais) et minéraux (hydrocarbure). Les liens au sol sont présents mais sans excès, respectant intégralement la gamme aromatique variétale.
En bouche, ce cru pur comme une eau de roche s’avère encore extrêmement tonique. Sa rectitude est remarquable. Il présente une expression vigoureuse de la vinosité spécifique d’un riesling noble et épanoui. Le fruit est là, serein, évoquant l’écorce de pamplemousse et de citron vert, associé à une minéralité non rigide mais bien typée. Équilibrée et presque souveraine, la longue finale cristalline associe un fruité intact et tendre à un caractère longiligne, aiguisé comme une lame. Un cru racé, qui n’a pas pris de rides, extrêmement fin…
Ce moment, nourri par les nombreuses questions d’un groupe sincèrement touché par l’authenticité passionnée du couple qui l’accueille, est une expérience gustative qui laissera des traces dans les mémoires des dégustateurs. A l’image des vins approchés, elles résisteront sans difficulté à l’épreuve du temps.
A table ! La visite d’un domaine, lorsqu’elle permet un prolongement de l’échange avec le vigneron dans le plaisir des liens qui se tissent, prend une toute autre dimension.
Françoise Klein, ça ne surprendra pas ceux qui ont déjà franchi ses grilles, a bien fait les choses. Le buffet attend nos dégustateurs, les langues se délient, les discussions s’animent et le temps s’écoule, presque aussi rapidement que le vin dans les verres.
L’occasion est trop belle pour nos hôtes… Nous assistons, médusés et complices, à l’apparition d’autres flacons, chacun y allant de sa suggestion.
Je sens l’embuscade se refermer tout doucement. Les feuilles de commandes se remplissent spontanément, dans un enthousiasme que seules les cartes de crédit ne peuvent partager.
Le phénomène s’amplifie lors de l’apparition d’un crémant rosé surgi de nulle part et qui a emporté les suffrages. Cette fois encore, l’occasion a fait le larron… Suite à cet acte de noble cause et prémédité, on reprend les feuilles, les ratures s’accumulent et les bulles viennent égayer les commandes. Surtout, ne pas alerter trop vite les chauffeurs au sujet de la cargaison supplémentaire qui s’annonce. Ce diable-là, qui n’a rien à voir avec les nôtres, ne suffira pas. Un clark-palette est appelé à l’aide.
Une tradition bien enracinée
C’est devenu une habitude. Nous ne quittons jamais un vignoble sans en avoir prélevé l’un ou l’autre échantillon emblématique. Le moment est venu de rejoindre les coteaux pour que chacun compose son tableau géologique car nous sommes attachés à ces liens qui unissent les racines à leur terre. Leur prolongement dans nos verres nous passionne, c’est comme ça.
Le groupe se dissémine dans les rangs de vignes, chacun y allant de son petit prélèvement, qui ira rejoindre les traces de nos expéditions précédentes. Ainsi, le grès rose associé au granit se retrouvera aux côtés de la craie champenoise et de l’argile bourguignonne mêlée au calcaire.
Pour la réalisation de leur oeuvre, certains choisissent l’isolement, d’autres le co-working. Au final, l’essentiel se retrouve dans le plaisir de ramener dans les bagages une partie de l’explication des émotions ressenties en dégustation. Un peu comme si le lien avec ce terroir d’Alsace, maintenant mieux compris, devait trouver un prolongement concret dans nos chaumières.
Notre forfait commis, retour vers le domaine en passant par le village de Saint-Hippolyte, encore tranquille pour l’instant. La canicule est installée, pour peu on se croirait en Provence. C’est manifestement l’heure de la sieste à l’abri des murs striés de colombages. Le retour au bercail se profile, avec son lot de décompression. Alors vous l’imaginez, au moment où en plein cagnard, notre troupe trouve sur son chemin la fontaine du village, les esprits s’emballent. Le dérapage humidifié est instantané, et c’est en cour de récréation que se transforme la petite place… Certains se cachent, d’autres s’agitent ou font résonner leurs rires, bien à l’abri des éclaboussures. D’autres encore, impassibles, se laissent faire. Nous retombons en enfance, sans que le moindre sentiment de gêne ou de culpabilité n’apparaissent. Pas belle, la vie, vue comme ça ?
De retour au domaine, les époux Klein sont invisibles, s’activant comme des fourmis en cave, victimes de l’enthousiasme que leurs vins ont déclenché. Il faudra un certain temps avant de parvenir à sceller l’affaire et c’est finalement avec deux heures de retard sur un horaire qui ne préoccupe plus grand monde que nous remontons dans le car qui va effectuer le dernier trajet de ce séjour.
Je vous le confesse avec un plaisir intact, sur lequel le temps n’a pas de prise; au-delà de l’inévitable sentiment de nostalgie qui s’installe déjà, le trajet du retour est un moment que j’affectionne. Les combattants rendent les armes, la partie est presque achevée et ce sentiment d’avoir été jusqu’au bout de nos envies, ensemble, l’emporte largement. Dans les travées, on voit de tout… Ceux qui lâchent prise, vaincus par l’accumulation de dépenses d’énergies et/ou d’émotions, ceux qui prolongent encore l’échange par des discussions murmurées pour ne pas déranger les assoupis, ceux qui prennent du plaisir à refaire le fil du séjour en évoquant les moments marquants, ceux qui attendent le dernier apéritif qui, chacun le sait, ne saurait tarder, ceux encore qui s’inquiètent de connaître notre prochaine destination…
Je déambule dans la travée centrale, allant de l’un à l’autre, jouissant intimement du plaisir d’avoir pu partager ces moments avec les amis d’hier et qui le sont restés mais aussi avec ceux qui le sont devenus, par le vin, la rencontre sans artifices, le voyage dans les vignes et les aventures bachiques. Notre communauté de passionnés s’agrandit et dans l’esprit de la plupart d’entre nous, des envies d’encore se lisent discrètement ou s’expriment avec force.
Et demain?
Nous n’avons pas dit notre dernier mot. La Loire et son merveilleux Fleuve-Roi nous attendent pour notre prochain périple. Nourri par une puissante envie d’y retourner et par plusieurs complicités humaines entretenues avec les inépuisables ressources locales, le programme s’ébauche déjà dans mes pensées, petit à petit. Quel plaisir de se projeter dès maintenant sur cette terre chère à mes souvenirs d’enfance!
Ce séjour en Alsace? Une cuvée classée en Grand Cru, issue d’un assemblage à nul autre pareil, dont la réussite est largement redevable à de puissantes envies, sous les traits d’un enthousiasme communicateur. Le vôtre, mes amis.
Merci pour tout ce que vous avez induit. Les graines de nos prochaines aventures sont semées. Je vais en prendre soin, croyez-moi.
Q.
Depuis l’écriture de la première ligne de ce billet, un souvenir en forme d’étoile de mémoire m’accompagne, sans me laisser de répit.
Il y a peu, une grande dame du vignoble alsacien tirait sa révérence. Beaucoup trop tôt.
Laurence Faller a disparu inopinément, à l’âge de 47 ans, le 12 mai de cette année. Avec sa sœur Catherine et leur maman, elles formaient le plus célèbre trio féminin du vignoble français. Tous ceux qui ont connu cette famille ou approché les fabuleux vins du domaine Weinbach mesurent l’immensité de la perte causée par ce décès. Laurence assurait avec un talent fou la vinification des cuvées de la propriété. Le riesling Schlossberg est un vin rare; un des plus beaux vins blancs qu’il m’ait été donné de goûter. Le pinot gris Furstentum n’est pas en reste.
J’ai en mémoire comme si c’était hier cette dégustation recueillie, en présence des trois dames, dans une pièce où le temps s’était arrêté, il y a quelques années. Brillante vinificatrice à forte personnalité, ne se livrant pas facilement, elle m’avait jaugé ce jour-là, avec bienveillance mais sans complaisance. C’est un fameux souvenir. Laurence Faller était une très grande vigneronne, ambassadrice de l’excellence d’Alsace bien au-delà de ses frontières.
Je lui dédie ce billet, ainsi qu’à sa famille.
- Pour de plus amples informations au sujet du château du Haut-Koenigsbourg, c’est par ici…
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Pour connaître les coordonnées du domaine Klein Aux Vieux Remparts, c’est ici.
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Voici les liens vers récit des autres journées de ce séjour: le 8 juin 2014 et 7 juin 2014
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Pour découvrir mon billet dédié à ce formidable cépage qu’est le gewurztraminer, c’est par là…
Voilà qui clôture de belle manière cette fabuleuse expérience de l’Alsace dont je ne connaissais rien avant le départ, si ce n’est les décors de train électrique Märklin découverts en grandeur nature.
Tous les souvenirs sont collectés dans ces trois épisodes. Et même si il faut voir l’avenir avant tout, je boirai et reboirai jusqu’à la lie ce condensé de moments de plaisir, d’amitié, de découverte et de complicité.
Merci pour ces rencontres que tu nous as organisées, que ce soit avec nos vignerons ou avec les amis intégrés à notre groupe pour quelques heures ou quelques jours.
Il faudra du temps pour revenir sur terre mais les flacons importés pourront nous y aider.
Merci enfin pour l’organisation de qualité et la contribution efficaces de l’assistance technique (!!).
Vivement la Loire……
Christian
Merci, cher Christian, pour ces bons mots… Bien entendu, de nombreux flacons dans nos caves respectives nous donneront l’occasion de nous remémorer ces agapes alsaciennes gravées dans nos mémoires épicuriennes 😉 A bientôt pour d’autres aventures ligériennes et autres!