Une île, entre le ciel et l’eau…
Une petite route nous sépare de l’Ile Bouchard, où s’est implantée une adresse gourmande tourangelle bien connue, l’Auberge de l’Île dont le chef de cuisine, Pierre Koniecko ne manque ni de talent ni de créativité.
La soirée sera paisible sur les bords de la Vienne, où la douceur du crépuscule rejoint nos rangs dès l’apéritif sur la terrasse, face à l’eau. C’est le moment choisi pour qu’apparaissent de délicieuses petites violettes de Chinon apportées par Franck. Croquer ou suçoter ? Toutes les techniques sont bonnes. L’apéritif en revanche est déclaré trop sucré. Ce kirr « chargé » ne rejoint pas les papilles de nos épicuriens.
Nous ne nous sommes pas trompés. Du verre à l’assiette, cet établissement remplit parfaitement la mission que tout restaurant devrait poursuivre : faire plaisir aux clients par l’accueil, le service, la qualité de l’assiette, le choix des vins. La compagnie est belle, les échanges nourris, les sourires généreux et le service discret et vraiment aimable. Ça et là, des moments d’intimité et de confidences s’installent. Mes compagnons de table de la soirée peuvent en témoigner.
Le Touraine Azay-le-Rideau de Pascal Pibaleau se montre franc et expressif, tendu, floral et subtilement minéral mais sans excès, parfait complice des scampis aux échalotes et émulsion de curry. Le croustillant de ris de veau et rognons en sauce moutardée fait le bonheur des papilles de beaucoup d’entre nous, y compris les plus réticents à ce type de plat… Le chinon d’Eric Hérault lui tient tête et compagnie à la fois. Puis c’est au tour du Saumur-Champigny du Château de Villeneuve d’imposer sa chair pulpeuse, se frottant à un succulent magret.
Au programme du lendemain, jour de notre retour à Bruxelles, la forteresse royale de Chinon et en appellation Saumur, un château-pigeonnier de Fosse-Sèche certes moins imposant, mais qui annonce une visite hors normes. Du moins selon nos prévisions…
La forteresse royale de Chinon
Au matin de ce dernier jour, le groupe évolue à un rythme lent vers le château. Les stigmates des deux précédentes journées semblent cette fois apparaître, personne ne se doutant à ce moment de ce qui nous attend pour la dernière étape de notre voyage.
Chinon, la belle, occupée dès le 7ème siècle avant J.-C., bâtie sur plusieurs niveaux entre la Vienne et le coteau calcaire sur lequel est édifiée la forteresse, offre encore dans nombre de ses ruelles une atmosphère médiévale.
Sa croissance urbaine s’est amplifiée au Moyen-Age, lorsque Henri II Plantagenêt devenu roi d’Angleterre en 1154 fait du château une de ses résidences préférées. L’étape suivante sur la route de la notoriété aura pour théâtre la Guerre de Cent Ans, qui verra le dauphin, futur Charles VII, y faire des séjours prolongés.
C’est également là qu’en 1429, Jeanne d’Arc viendra le reconnaître. De nombreux hauts faits de l’histoire de France s’y sont déroulés, rendant la visite de la forteresse incontournable. L’histoire du pays se lit dans chacune des parties du château.
Dans les petites rues de la cité chinonaise, nous passons devant la maison de Rabelais pour rejoindre la rue Voltaire, axe principal de la ville, où se trouve le musée du Vin et de la Tonnellerie mais aussi l’impasse qui mène aux illustres « Caves Painctes » célébrées par le père de Gargantua.
Visiter la forteresse rénovée, perchée sur l’éperon rocheux qui surplombe la vallée de la Vienne, c’est partir sur les traces du Roi Arthur et de Richard Cœur de Lion, mais aussi sur celles des Templiers, omniprésents et sur les pas d’Aliénor d’Aquitaine, de la dynastie des Plantagenêt, de Jeanne d’Arc, Charles VII et Marie d’Anjou… Tout ici favorise un plongeon historique majeur dans la destinée de l’histoire de France. Et lorsque les innombrables marches des différentes tours ont raison de nos jambes, il suffit de se pencher pour profiter d’une vue époustouflante sur la ville, la rivière et l’ensemble de la vallée.
En se retournant vers le coteau, la vigne est là, représentée par une célèbre maison du vignoble de Chinon, à laquelle je préfère, et de loin, la production de plusieurs « petits propriétaires » de l’appellation. Il y a dans ce terroir une mouvance de jeunes vignerons qu’il faut avoir à l’œil, tant ce qu’ils démontrent aujourd’hui est signe de talent et porteur de promesses.
De l’Auberge de l’Ile à l’Auberge des Isles
A l’allure que le wine-car peut encore soutenir, nous évoluons vers une autre cité médiévale, charmante mais plus discrète, Montreuil-Bellay, où se niche l’Auberge des Isles, ancienne bâtisse du XVème siècle entièrement restaurée. C’est là, sur les bords du Thouet, au pied du bourg de Montreuil-Bellay, que nous allons retrouver les deux frères, Adrien et Guillaume Pire, propriétaires et gestionnaires du château de Fosse-Sèche, notre prochaine visite vigneronne.
Pendant que le groupe se sustente, Guillaume apparaît, conquérant dès l’ouverture. Son frère est là, juste en retrait, présentant un sourire discret et compréhensif aux quelques regards interrogateurs que déclenchent les premiers propos de Guillaume. L’homme semble par son discours construire un lego en forme de forteresse imprenable. Une citadelle de Vauban face à l’océan d’incompréhensions qui l’entoure. Tout ou presque y passe et sans s’encombrer de nuances… Les dérives de l’INAO, le laxisme des responsables de l’appellation, les pratiques de viticulture peu reluisantes de nombreux collègues, les jurys de concours non fiables voire acquis à la cause de quelques-uns, … La pulvérisation arrose plusieurs rangs à la fois.
Premier signe qu’il ne s’est pas totalement isolé de son milieu, l’enthousiasme avec lequel il présente un vin ami d’un domaine que j’apprécie particulièrement, L’Aiglerie 2013 du Domaine Le Clos de L’Elu de Thomas Carsin à Saint-Aubin-de-Luigné.
Une question me taraude. Comment cet homme évolue-t-il au sein même de sa région, de son terroir ? La qualité de ses vins suffit-elle pour placer en retrait aux yeux de ses congénères ses excès de jugements, fondés ou non ?
Voici ce qu’un ami a dit de lui, avec la bienveillance permise par le recul : «… tentant de le détester pour le manque de nuances de ses affirmations, je n’y suis jamais vraiment parvenu… »
Beaucoup se demandent où ils sont tombés. Pourtant, pour les plus attentifs, quelques signes témoignent de la présence de l’une ou l’autre faille dans la muraille affichée par le panzer. Car notre tribun du jour est un tendre. Et contre ça, toute sa panoplie d’effets de langage et de gestuelle ne peut rien faire. Le décor est planté, plutôt austère mais déjà, parce que mes ouailles ont de la bouteille, beaucoup ont maintenant hâte d’entendre l’homme sur ses terres et dans ses chais. C’est dans cet ordre que nous ferons la visite, avant de découvrir par la dégustation la gamme du Château de Fosse-Sèche.
Sur les terres de Fosse-Sèche
A peine arrivés, une légère bruine nous rafraîchit, puis commence à sérieusement humidifier l’atmosphère. Guillaume n’en a cure, semble ignorer l’ondée et nous montre la direction à suivre. Droit vers les vignes. Adrien, qui gère le travail dans le vignoble, pourrait aussi nous en raconter sur le sujet. Mais son jumeau aime trop monter au front. Et peut-être que ça arrange un peu Adrien… Allez savoir et finalement, peu importe, chacun étant à la place qu’il souhaite occuper dans cette belle histoire de famille.
Présentation de la propriété. Le Château de Fosse-Sèche, fondé par les moines entre 800 et 1000 après J.-C, compte aujourd’hui 45 hectares de vignes dont 5 ha de forêts. Plusieurs parcelles de luzerne bio sont destinées au fourrage, d’autres voient leurs vignes arrachées pour laisser reposer la terre. Les regards incrédules se multiplient mais la réalié est bien là, implacable. Le domaine semble être en biodynamie complète.
Cette fois, Guillaume est davantage dans son élément. A l’image de plusieurs de ses vins qui appellent la patine du temps, il s’adoucit au fil de son discours, se recentre sur ce qui est porteur, son essentiel, et excelle lorsqu’il parle des terres de Fosse-Sèche et du traitement qu’Adrien et lui ont décidé de leur réserver. Depuis 2012, ils ont repris intégralement les rênes du domaine.
Bien sûr, les phrases sont encore assénées plus que murmurées mais elles prennent tout leur sens. « Être interventionniste, c’est lisser l’effet du terroir », « Exploiter une terre, c’est l’appauvrir, cultiver, c’est l’enrichir ».
Tout s’emballe. Le domaine est classé en refuge LPO (Ligue de Protection des oiseaux). Ici, on travaille avec les batraciens et les chauves-souris, on sème des fleurs pour favoriser les insectes, la pollinisation. Plusieurs hectares de jachères polliniques sont entretenus. Pour isoler les toitures, le chanvre est choisi. C’est la reconstitution d’un écosystème complet qui est visée.
Un chiffre m’interpelle. Deux tiers des surfaces de la propriété sont consacrés à la biodiversité. Le reste des terres peut accueillir des vignes.
Aux auditeurs quelque peu sonnés par la déferlante d’informations, Guillaume donne ce qu’il pense être le coup de grâce. C’est mal nous connaître. Cette fois, nous l’écoutons avec indulgence et une certaine admiration devant le mélange de candeur rêveuse et de saine ambition au service de sa terre qu’il démontre en expliquant le plus sérieusement du monde qu’il pense pouvoir changer le climat sur sa propriété.
Un silence poli s’est installé dans les rangs. Le voilà relancé… Fosse-Sèche est sur une croupe ; une légère brise y souffle en permanence. Il compte y planter des arbres, beaucoup d’arbres, à densité réduite cependant, pour y créer un effet de ventilateur et permettre au vent qui s’attarde sur place de sécher plus rapidement les feuilles et donc de diminuer les risques de mildiou. A cet instant, son discours me fait penser à un écrit de Jean Giono qui avait marqué ma mémoire d’enfant. L’homme qui plantait des arbres…
« Je n’ai rien à perdre », nous glisse-t-il, le sourire aux lèvres, soudain moins conquérant. Il ne s’en rend pas encore compte, bien trop occupé à suivre le fil de son avancée, mais il s’est rendu vraiment très sympathique par cette première incertitude avouée.
Nous plongeons avec lui dans un couloir qui pénètre la terre où est implanté le vignoble. La vie est partout, animale, végétale, et surtout minérale … Nous retrouvons des signes équivalents à ceux des rangs de Xavier Amirault.
Et puis cette coupe transversale de sol qui apparaît, ne laissant planer aucun doute sur la richesse des entrailles de cette terre. Une richesse originale pour une région traditionnellement calcaire puisqu’on retrouve des pierres de silex partiellement dégradées et de l’oxyde de fer.
Des cailloux passent de main en main. « Que chacun reparte avec un élément minéral ! » nous assène-t-il. Le centurion est à nouveau parmi nous. Les légionnaires du jour s’exécutent de bonne grâce, conscients de participer modestement à l’entretien de la tranchée géologique.
Il est insatiable, lancé comme un TGV sans contrainte d’arrêt, emporté par sa passion du récit. Il voudrait tant être compris, rejoint dans la puissance de ses convictions. Guillaume Pire est jeune mais fortement attachant. Nous nous surprenons à lui passer ses excès de langage, phrases peu amènes adressées à ceux qui ne comprennent rien et autres envolées lyriques parfois un peu éloignées des réalités ou manquant de recul. Nous le comprendrons peu après, il est à l’image de ses vins, fougueux et rectiligne.
Le tourbillon se calme enfin… Non pas qu’il soit fatigué. Simplement, il commence à tenter de mesurer l’impact de ses paroles sur son auditoire. Au hasard des conversations surprises sur le chemin du retour vers les chais, je reprends une phrase : « On verra, la vérité est et reste dans le verre ». Je feins de ne pas avoir entendu, connaissant trop bien la réponse pour avoir goûté à maintes reprises les cuvées du Château de Fosse-Sèche.
Avant de remplir les verres, une dernière étape en sous-sol s’impose. Dans la cave d’élevage se côtoient cuves ovoïdes en béton d’argile de 16 hectolitres de contenance et barriques de chêne. Les oeufs… Un choix posé pour respecter la pureté du fruit et limiter les interventions. En fait, permettre aux efforts produits en amont de l’arrivée au chai de trouver leur prolongement en cuve. Guillaume prend le temps d’argumenter les choix de la propriété.
Nous pouvons cette fois entrer en connexion avec les cuvées de la gamme. Aucune fébrilité au sein des troupes mais je décèle une très grande envie.
La dégustation
Saumur blanc « Arcane » 2013.
Ce 100% chenin vinifié en sec n’a pas vu le bois. Un festival aromatique au nez : poire, fleurs des champs, amande, tilleul. La bouche est compacte. Elle trouve son équilibre entre gras et fraîcheur (attaque sur les agrumes puis coing, miel et abricot). En finale, retour dans les champs (foin, fleurs sauvages). La personnalité de ce vin ne peut laisser indifférent. Les débats s’engagent ; Arcane a pris possession de l’espace et suscite avis et engagements. Silencieusement, j’observe les mouvements de troupes avec délectation.
Saumur rouge « Eolithe » 2012.
Issu d’un rendement angélique de 17 hl/ha, ce quasi-mono cépage (5% de cabernet sauvignon) a été élevé 27 mois sur lies. Au nez, je retrouve la réglisse, le poivre de Sichuan et une pointe de goudron. Un cabernet franc presque livré à lui-même, à l’état sauvage. L’attaque est gourmande, croquante et tramée, donnant une lecture assez sensuelle du terroir. On y apprécie les saveurs de noyau de cerise. Le milieu de bouche, encore quelque peu dissocié, témoigne de la jeunesse de ce vin. En finale, c’est la fraîcheur et un joli grain de tanins qui l’emportent. A encaver.
Saumur rouge « Eolithe » 2008.
Lorsque les mots me manquent pour décrire un vin, c’est le signe que les forces intrinsèques de la cuvée dominent l’exercice de langage. Je m’en réjouis toujours. En quelque sorte, on se surprend à apprécier l’hésitation, le bafouillage, la quête sans ligne d’arrivée. C’est ce qui m’est arrivé avec cet « Eolithe » 2008, à vrai dire plutôt stratosphérique. La propriété renseigne une dizaine d’années de potentiel de garde. Je vais plus loin tant le fil aiguisé de la lame qui porte ce cru est encore saillant. Profondeur de fruit et gourmandise de tanins sensuels, je ne saurai en dire plus. A goûter absolument. A suivre de près aussi, pour observer aussi longtemps que possible son chemin de vie.
L’heure avance. Notre retour prévu dans la capitale avant minuit appartient déjà à une vision de l’esprit totalement obsolète. Personne ne s’en soucie, Guillaume et Adrien encore moins que les autres et malgré mes mises en garde, l’option collégiale est prise de vivre l’expérience jusqu’au bout… Le débarquement nocturne sera donc inévitable.
Saumur Puy-Notre-Dame rouge « Réserve du Pigeonnier » 2010.
Les vieilles de cabernet franc de plus de 50 ans ont donné naissance à ce vin élevé sur lies en cuves ovoïdes pendant 33 mois. Le résultat se traduit par une bouche fougueuse et énergique, très serrée (rendements de 12 hl/ha), associant à ce stade réglisse, prune, graphite et épices. Un vin de garde, assurément, encore non dompté, bâti pour affronter l’avenir avec sérénité car porteur d’une structure qu’il ne doit qu’à la maturité de son grain et à l’ambition affichée par la vinification. Ossature très large en finale.
Vin de France « Tris de la Chapelle » 2011. L’idée, insolite, est de produire un vin blanc sec à partir d’un chenin botrytisé. Vendangé en novembre, le raisin issu de rendements inférieurs à 10 hl/ha a filé dans les œufs, sans ajout de soufre… pendant 3 ans. Après 2 années (et oui !) de fermentation alcoolique, les levures, épuisées, mettent un terme à leur travail. Quelques irréductibles sucres résiduels (moins de 10g/l) subsistent mais qu’importe… Figues mûres, sucre candi, tarte aux mirabelles caramélisées ou tatin, c’est selon… Une expérience unique de dégustation, dont les membres du groupe profitent jusqu’à la dernière goutte, conscients de la rareté du moment, même si elle a un prix.
Nous devons partir. Stoppé net dans ma phrase de rabat-joie de service par Guillaume qui cette fois, sollicite un avis de dégustateur sur ses cuvées, et par les regards réprobateurs de mes sbires, je m’exécute de bonne grâce pour les commentaires de dégustation et me range à l’avis collectif qu’il serait dans ces conditions assez malvenu de prendre l’horaire de retour en compte, d’autant plus que deux nouvelles menaces sont brandies dans la foulée: « Il était une fois », un vin mousseux brut nature et si les troupes donnent leur feu vert, « De But en Blanc », un chenin totalement botrytisé récolté à 4-5 hl/ha qui d’ordinaire, ne se goûte pas. La messe est dite, nous boirons le nectar jusqu’à la lie.
Vin mousseux « Il était une fois »
Il s’agit d’un brut nature 100% chenin élevé en méthode ancestrale pendant 54 mois, sans aucun ajout de sucre. Je ne suis pas totalement convaincu, appréciant pourtant les brut zéro, car cherchant dans ce vin la droiture que j’apprécie dans ce type de cuvée, je peine à la trouver et ne cerne pas non plus le caractère effilé et aérien attendu. Mais autour de moi, les avis divergent et on s’emballe. Cette cuvée fait débat. Nous savons que lorsqu’un vin fait parler de lui, suscite les prises de position, c’est qu’il a une histoire à raconter, que chacun s’approprie à sa guise. Dès lors, bien qu’il ne rejoigne pas vraiment mes attentes, je le considère comme un cadeau car déclencheur d’échanges animés.
Dernière salve de Guillaume et Adrien, « De But en Blanc » 2011, un Vin de France aux rendements ridicules (15 pieds pour une bouteille), offert par des vignes de jeune chenin intégralement botrytisé, dont le jus a fermenté en barriques et été élevé sur lies sans soufre et sans ouillage pendant 36 mois. Au décompte final, 200g/l de sucres résiduels, pour une décoction de raisin de Corinthe, miel, coin en gelée et cassonade. Finale interminable sur l’abricot confit et la pâte d’amandes.
Le voyage a été fort. Adrien est réapparu pendant la dégustation, glissant délicatement un mot ou l’autre dans l’espace laissé vacant par son frère, et si les troupes sont aux anges, au-delà de ce moment marquant pour les esprits, c’est avant tout parce que nos jumeaux cette fois adoptés par tous ont su ouvrir, chacun à sa manière, les portes de ce qui les anime : la passion pour un terroir et son environnement, prolongée culturellement dans le verre.
Les commandes, c’est un détail, sauf pour l’horaire qui a cette fois fait complètement naufrage et pour les cartes de crédit qui se cachent dans les portefeuilles.
C’est dans l’agréable torpeur d’un wine-car encore davantage alourdi mais silencieux que nous prenons la route du retour. Sur les sièges avant, nous nous remettons tant bien que mal du choc émotionnel de ce périple. Les visages marqués par la fatigue ne peuvent cacher le plaisir ressenti. Je peux m’apaiser. Enfin.
A Paris, nous laissons l’un d’entre nous, qui appartient dorénavant au cœur en fusion du groupe. Dans l’ombre, un caillou passe l’air de rien d’une main à l’autre, et nous poursuivons notre route jusqu’au parking qui nous verra débarquer, avec caisses et bagages, au milieu de la nuit.
Entre-temps, d’autres destinations ont déjà émergé dans mes projections.
J’aimerais les emmener cette fois autour des vaisseaux pétrifiés que sont les roches de Solutré et Vergisson, là où le Mâconnais offre de si belles alternatives au prestigieux chardonnay de la Côte de Beaune. Puis nous nous laisserions glisser sans effort vers les premiers crus du Beaujolais en venant du nord, Saint-Amour, Juliénas, Chénas et Moulin-à-Vent.
Soif de découvertes, de rencontres, de partages, d’accolades, d’amitiés. Soif de voyages hédonistes. Soif de vignes et d’échanges avec ceux qui ne font pas que nous faire rêver, les vignerons.
Soif de vin et soif de vie, mais ensemble.
Q.
- Si vous passez par là-bas, arrêtez-vous à l’Auberge de l’Ile de Pierre Koniecko
- Sur les hauteurs de Chinon, ne manquez pas la visite de la Forteresse Royale.
- Partez à la rencontre du château de Fosse-Sèche… C’est un endroit qui se visite plus qu’il ne se raconte.
- Pour en savoir plus sur notre prochain voyage, au printemps 2016, c’est ici...
Super récit ! et très belles photos du Château de la Fosse-Sèche!
Pour votre prochain joli vagabondage en Val de Loire ou ailleurs, n’hésitez pas à nous contacter si vous avez besoin pour vous aider dans l’organisation!
Au plaisir de vous lire sur le net.